Depuis le début de l’année? Aucun “incident” n’est venu troubler l’espace aérien luxembourgeois. Et si le ministre de la Défense a tenu à apporter cette précision dans une réponse parlementaire, c’est qu’entre espionnage chinois par ballon ou survol intempestif d’appareils militaires, l’actualité récente a montré qu’il s’en passait parfois de belles dans le ciel.

Et si 2023 a débuté calmement, 2022 a enregistré trois situations délicates à gérer pour les contrôleurs aériens luxembourgeois. Un trio d’incidents correspondant à des “pertes de communication” entre les opérateurs du Findel et les équipages d’avions survolant les 2.586 km² du territoire national.

Dans deux situations, la vigilance s’est portée sur des vols commerciaux grand-public. En avril 2022, il s’agissait d’un appareil assurant la liaison Varsovie (Pologne) et Madeira (Portugal). Puis en septembre, l’équipage d’un vol Jerez (Espagne) vers Cologne (Allemagne) n’avait pas donné signe de vie…

Bombardiers russes

Par contre, en septembre 2022 (le 11 !), c’est bien un engin militaire qui a déclenché quelque inquiétude. Au final, le vol ayant décollé de Leipzig (Allemagne) pour rejoindre Gao (Mali) s’est avéré sans risque pour la sûreté du Grand-Duché.

Mais la vigilance passe parfois au degré supérieur si l’on considère l’ensemble de l’espace Benelux. Ainsi, l’an passé, 17 incidents ont été relevés dans le ciel belge, néerlandais et luxembourgeois et d’une gravité autre. Et déjà 5 autres depuis le 1er janvier. « Ces incidents ont donné lieu à trois interceptions-escortes en 2022 et une cette année», rapporte François Bausch. Autrement dit, les appareils non-identifiés, muets ou en dérive (volontaire ou involontaire) ont été prudemment accompagnés par des avions des armées des pays survolés.

L’idée étant d’éviter des “coups de chauds” comme celui connu par les forces aériennes belges le 12 novembre 2021. Ce jour-là, les pilotes du Royaume ont décollé en urgence après que deux bombardiers russes aient pénétré dans l’espace aérien de l’OTAN. Appareils interceptés rapidement et éconduits au-delà des limites autorisées.

Pour information, depuis février 2022, aucun appareil russe n’est autorisé à survoler le Luxembourg. Une mesure de blocus prise en guise de sanction après l’entrée en guerre de Moscou en Ukraine.

Un conflit dans lequel le Grand-Duché s’est engagé par la fourniture, l’an passé, d’« équipements létaux et non-létaux d’une valeur de 74,4 millions d’euros » a dernièrement rappelé le ministre de la Défense. Et pour cette année, François Bausch de révéler : «Nous avons déjà identifié 71 millions d’euros pour notre appui à l’Ukraine. Ce n’est pas un plafond. La semaine dernière encore, nous avons livré 3.200 grenades de 155 mm à l’Ukraine. Cela représente 10 camions remplis de matériel de première nécessité pour l’Ukraine ».

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