Comment fête-t-on mardi gras dans la Grande Région ?
Publié
par
Aymeric Henniaux
le 21/02/2023 à 11:02
Contrairement aux idées reçues, le mardi gras trouve son origine dans une fête non pas chrétienne mais bien païenne. Tout a commencé pendant l’Antiquité, lorsque les Romains célébraient à cette période (fin février – début mars) la fin de l’hiver et donc les Calendes de mars.
À cette occasion, la population mangeait davantage et se déguisait lors de grandes fêtes afin de célébrer l’arrivée du printemps et, par définition, le renouveau de la nature après la saison froide.
Mardi gras chez les Chrétiens
Dans la tradition chrétienne, ce jour est celui qui marque le dernier jour avant l’entrée dans le Carême, à savoir la période de privation de 40 jours. Il se déroule toujours un mardi car il précède le mercredi des Cendres qui est le premier jour de la période pascale.
Dans les siècles passés, le mardi gras était pour les Chrétiens l’occasion de copieux repas au cours desquels ils en profitaient pour manger tous les mets qui leur étaient interdits de consommer pendant le Carême.
Pourquoi se déguiser ?
Dans ce même esprit festif et ripailleur, en Italie, en plus de manger plus que de raison avant les 40 jours de jeûne, le mardi gras on se déguisait également pour faire la fête ; dissimulant son visage derrière un masque pour rester discret, loin des contraintes sociales.
Il faut rappeler que le mot « carnaval » vient justement du latin « carnelevare » que l’on pourrait traduire par « enlever la viande ». Or, le Carême suppose justement de ne pas consommer, entre autres, ni beurre, ni sucreries, ni alcool… ni viande. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si le célèbre carnaval de Venise s’achève précisément ce mardi 21 février.
Crêpes ou beignets ?
Si les crêpes et les gaufres gardent la plupart des faveurs des adeptes de mardi gras, à commencer par les enfants, ne minimisons pas l’importance des beignets ! Quoiqu’il en soit, un point commun rassemble toutes ces « douceurs » sucrées : leurs ingrédients.
Nécessitant notamment du sucre, des œufs et du beurre, interdits pendant les 40 jours de jeûne, les familles profitaient de mardi gras pour vider leur garde-manger en préparant ces recettes. De cette manière, on se faisait plaisir et, surtout, on ne gâchait pas de denrées.
Mardi gras dans la Grande Région
Au Luxembourg, on parle avant tout des fêtes de carnaval (« fuesend »). Démarrant à la Chandeleur (« Liichtmëssdag ») le 2 février, elles s’achèvent au mercredi des Cendres et sont rythmées de nombreux bals masqués, des défilés et des cavalcades organisés dans les villages. Les déguisements y sont les bienvenus, ayant su rester très populaires au Grand-Duché.
Quant aux pâtisseries, le site officiel Luxembourg.lu nous indique les recettes ayant toujours la côte :
-les Verwurrelt Gedanken (des pensées brouillées) : des pâtisseries en forme de noeuds saupoudrés de sucre glace ;
-les Nonnefäscht (des pets de nonne) : des beignets saupoudrés de sucre glace ;
-les Täertelcher (des beignets) ;
-les Maisercher (des beignets en forme de souris) ;
-les Stretzegebäck (de petits gâteaux de pâte échaudée, puis passée au four).
En France, des carnavals sont également organisés lors de cette journée, en particulier dans les écoles (même si les parents sont évidemment invités à se déguiser et défiler eux-aussi). C’est une tradition qui est toujours très respectée en Moselle, pendant laquelle les crêpes, les gaufres et les beignets sont légion.
En Belgique, pâtisseries et carnavals accompagnent, tout comme en France, la journée de mardi gras, avec toutefois une coutume supplémentaire au Plat Pays : les Gilles. La veille du Carême, d’étranges personnages coiffés d’un chapeau de plumes d’autruche et affublés d’une blouse et d’un pantalon en toile de lin. Les personnes portant le costume revêtent en outre un masque de cire dans la commune belge de Binche, « épicentre » de ce folklore.
En Allemagne enfin, là aussi la tradition de mardi gras est toujours d’actualité. Moult défilés sont programmés dans les communes germaniques, sans oublier de grandes parades composées, pour certaines, de chars. Et dans l’assiette ? Outre Moselle, on savoure principalement des crêpes (natures ou aux pommes et caramel) ou encore des boules de Berlin (un beignet typique recouvert de sucre et fourré à la marmelade, la confiture ou la crème pâtissière).
- Lire Catherine Kelsen : « Après un plan social au Luxembourg, j’ai ouvert ma pâtisserie à la frontière »
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