Six ans de travaux

Grand-duc en tête, ministres ensuite, personnalités enfin : il y avait du beau monde pour “inaugurer” (ce 30 novembre) la nouvelle prison du Luxembourg, en périphérie de Sanem. Et tout le monde est ressorti libre ! Uerschterhaff va maintenant pouvoir entrer en service au terme d’un chantier qui aura débuté en 2016.

Le nouvel équipement aura coûté 171 millions d’euros, contre 86 M€ initialement annoncés avait déjà fait savoir la ministre de la Justice, Sam Tanson.

Haute-sécurité mais pour qui ?

L’ouverture de cette prison dont la capacité maximale sera de 400 lits permettra de désengorger les cellules de Schrassig et du centre semi-ouvert de Givenich. Seulement l’établissement sélectionnera ses occupants. Ainsi, ne sont destinés à fréquenter Uerschterhaff que des personnes en détention préventive.

Autrement dit : ne viendront ici que des personnes en attente de jugement, et non des condamnés. Il s’agit là de l’application d’une directive européenne visant à séparer clairement ces deux types de population bien distincts.

Les personnes privées de liberté et accueillies derrière les barreaux à Sanem ne devraient y rester que pour une “courte durée”, entre leur arrestation et leur procès.

Mixe ou pas ?

Pas… La nouvelle prison sera réservée aux hommes. Les femmes, elles, resteront détenues à Schrassig, précise l’administration pénitentiaire.

Les premiers occupants de Uerschterhaff arriveront dès le lundi 5 décembre. Sous escorte policière, et bien entendu pas individuellement.

Pour organiser ces transferts en toute sécurité et éviter tout “risque” d’évasion, les mouvements de détenus s’échelonneront jusqu’en mars 2023. Daté à laquelle la prison deviendra « pleinement opérationnelle », pour reprendre les mots de Serge Legil -directeur de l’administration pénitentiaire.

Schrassig va se vider

On peut estimer à prés de la moitié de la population carcérale actuelle du centre pénitentiaire, le nombre de détenus susceptibles de rejoindre Uerschterhaff dans les semaines à venir. Près de 250 devraient ainsi quitter les locaux sous peu.

Voilà qui va donc considérablement faire "baisser la pression" dans l’ancien centre pénitentiaire arrivé aux limites de ses capacités. Centre qui ses derniers mois a vu se multiplier les incidents. Fin octobre, un détenu était retrouvé mort dans sa cellule, des gardiens se sont fait attaquer en juin tandis que plusieurs départs de feu ont marqué ces derniers mois.

A défaut d’être vide, Schrassig sera donc moins occupé. Bonne occasion pour moderniser cet équipement datant de 1985.

Uerschterhaff : combien de gardiens ?

Au total, le directeur de la nouvelle prison, Jeff Schmitt, aura 370 personnels à disposition. A savoir : 230 gardiens et 140 administratifs.

Autant de personnels qu’il a fallu recruter, former et intégrer dans leur nouvel environnement de travail. Un effort de longue haleine donc. Parmi les personnels en service à Sanem, environ un tiers avaient déjà des missions dans l’un ou l’autre des deux centres pénitentiaires.

 

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