La qualité de l’emploi est-elle en baisse au Luxembourg ?
Publié
par
Edouard Trèfle
le 02/02/2022 à 06:02
Dans son dernier rapport, la CSL dresse le bilan du bien-être et de la santé au travail au Luxembourg. Une étude réalisée sur 6 ans.
En fonction des groupe de salariés, le constat est sans appel et de manière générale : “La satisfaction vis-à-vis du salaire et les possibilités perçues de formation continue ont plutôt baissé au fil du temps, tandis que les conflits entre vie professionnelle et vie personnelle ont augmenté” souligne-t-on.
Les femmes plus en conflit
Les conflits entre travail et vie privée sont devenus au fil des ans plus présents chez les femmes que chez les hommes. Les salariés ayant un ou des enfants sont plus nombreux à déclarer avoir vu leurs possibilités de promotion baisser que les salariés sans enfant.
Sur 6 ans d’études et d’analyses, la Chambre des salariés remarque que “les salariés des organisations publiques sont toujours plus satisfaits de leurs revenus, de leurs possibilités de formation continue et de promotion que les salariés des entreprises privées ou d’autres organisations“.
Burn-out et problèmes de santé
Des conflits vie professionnelle–vie personnelle plus importants sont notamment associés à une moindre motivation au travail, une baisse de la satisfaction au travail et un plus faible de niveau de bien-être en général, mais aussi à un niveau plus élevé de burn out et à davantage de problèmes de santé.
Évolution de la qualité de l’emploi
On note qu’entre 2019 et 2020, la satisfaction vis-à-vis du salaire a diminué, pour se maintenir à un niveau faible en 2021. Si les possibilités (perçues) de formation continue n’ont fait que baisser entre 2016 et 2021, les possibilités (perçues) de promotion sont restées relativement stable
On observe que le sentiment de sécurité de l’emploi n’a cessé d’augmenter entre 2016 et 2019, mais cette tendance s’est interrompue en 2020. La difficulté à changer d’emploi, elle, est restée plutôt stable au cours de la période concernée. En revanche, les conflits vie professionnelle-vie familiale n’ont fait qu’augmenter entre 2016 et 2021.
Salariés plus heureux à temps partiel
Au niveau du temps de travail, on constate que les salariés à temps partiel sont globalement plus satisfaits de leur salaire que les salariés à temps plein. Par ailleurs, les salariés à temps plein sont tou- jours plus nombreux à évoquer de bonnes possibilités de formation continue et de promotion, et ont de moins de difficultés à changer d’emploi.
En ce qui concerne la sécurité de l’emploi et l’équilibre vie professionnelle-vie personnelle, les différences entre salariés à temps plein et à temps partiel ne sont pas très marquées, ces deux groupes exprimant tour à tour plus ou moins de difficultés dans ces domaines.
Qualité de l’emploi et bien-être
Des niveaux élevés en termes de satisfaction vis-à-vis du salaire, de possibilités de formation continue et de promotion et de sécurité de l’emploi ont un effet positif sur la motivation au travail, la satisfaction au travail, et le bien-être en général, et impliquent un niveau de burn out plus faible et moins de problèmes de santé.
En revanche, les conflits entre vie professionnelle et vie personnelle nuisent au bien-être d’un employé quelque soit son statut.
Que faut-il retenir ?
La CSL note que la sécurité de l’emploi était globalement en hausse, cette tendance a été interrompue par la pandémie de COVID-19.
Mais ces changements sont différents selon le groupe auquel appartient le salarié. En ce qui concerne les conflits vie professionnelle-vie familiale, l’écart est grand entre les hommes et les femmes. De plus, en observant les groupes d’âge, on voit que les 35-44 ans sont les plus concernés par les conflits entre travail et vie privée. Mais on observe une tendance à la hausse de ce problème parmi tous les groupes d’âge, de sorte que les écarts restent finalement inchangés sur la période concernée.
Concernant l’évolution des possibilités de promotion, il existe une différence entre les salariés avec et sans enfant. Si celles-ci restent stables pour les salariés sans enfant, on note un certain recul chez ceux ayant un ou plusieurs enfants.
En revanche, concernant la difficulté à changer d’emploi, les différences entre les salariés occupant ou non une position de supérieur hiérarchique se sont résorbées au fil du temps.
Alors qu’en 2016, les salariés ayant un statut hiérarchique élevé étaient bien moins nombreux que les salariés n’occupant pas de position de supérieur hiérarchique à déclarer avoir des difficultés à changer d’emploi, cet écart s’est totalement estompé en 2021.
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