Cloé, architecte : « Le chômage partiel me permet de travailler autrement »
Publié
par
Chrystelle Thevenot
le 09/04/2020 à 10:04
3 commentaires
Cloé, messine, travaille depuis trois ans au Luxembourg comme architecte dans un cabinet. Depuis l’annonce du confinement au Luxembourg mais aussi en France, sa vie a profondément changé : « comme tous les frontaliers » souligne-t-elle. Elle a souhaité témoigner de son quotidien.
Tout d’abord, professionnellement, elle est passée de 40 heures par semaine en CDI à un chômage partiel : « Je continue de suivre mes dossiers mais à distance ». Elle a aussi dû revoir toute l’organisation de ses journées afin « de profiter au mieux de cette période difficile ». D’une part, pour entretenir la forme. Et d’autre part, pour prendre du recul par rapport à son métier.
Même si le confinement lui semble parfois compliqué émotionnellement, Cloé ne fait pas de ce moment une fatalité douloureuse. Elle croit en l’avenir qui selon elle « sera bien différent ».
La rédaction : votre employeur a choisi le chômage partiel, comment organisez-vous vos journées ?
Cloé : je suis en télétravail 6 heures par jour du lundi au vendredi. Je me fixe des plages horaires, dans la journée. J’ai de nombreuses études en cours pour des chantiers au Luxembourg. Même s’ils sont ponctuellement fermés, cela ne m’empêche pas d’avancer en amont. Je dirais même que le confinement me permet de prendre le temps de peaufiner des détails sur des dossiers.
Finalement, le chômage partiel me permet de travailler autrement. Je suis aussi agréablement surprise de voir les dirigeants des entreprises luxembourgeoises du BTP très actifs. Personne sur le terrain, certes, mais le secteur reste dynamique. Les projets sont étudiés plus posément. On échange sur l’avenir. On essaie, quand c’est possible, de planifier des actions, des missions. On garde l’espoir de tous nous revoir très bientôt.
La rédaction : En tant qu’architecte, qu’est-ce qui vous marque le plus ?
Cloé : pour le moment, je crois que c’est la baisse des budgets sur les différents projets. Les investisseurs sont fébriles face à un avenir incertain. Je les comprends parfaitement. On tente de trouver des solutions adéquates pour répondre au mieux aux problématiques du client. C’est ça aussi une situation de crise, on s’adapte.
La rédaction : Comment gère-t-on vie privée et vie professionnelle en confinement ?
Cloé : j’avoue que ce n’est pas simple. Mon compagnon travaille aussi à la maison. Pour vivre en parfaite harmonie, sans se marcher sur les pieds, nous avons délimité des espaces. J’ai un lieu pour moi et il a aussi son environnement.
Dans 75 m2, il a fallu déplacer les meubles. Je vis dans la salle à manger. Les portes se ferment, je peux donc être tranquille. Ce qui me manque le plus, c’est mon environnement de travail où le bruit était omniprésent. Téléphones qui sonnent, discussions entre les collègues… Le bruit d’un lieu où les personnes communiquent ensemble. Là, je suis dans un silence presque monacal. Du coup, je me mets un peu de musique pour ne pas me sentir complètement seule.
La rédaction : Quand vous ne travaillez pas, que faites-vous ?
Cloé : c’est le moment propice pour réinventer son temps libre et sa relation sociale. Tous les jours, un ami propose sur skype, un cours de sport. Je peux me défouler. Ensuite, je fais plus d’activités manuelles comme la peinture, le dessin ou encore la couture. Cela me permet de ne pas être toujours scotchée à mon écran d’ordinateur. Je fais du yoga aussi, une pratique que j’ai découverte en confinement. Quand on ne peut pas être à l’extérieur, on trouve des ressources à l’intérieur de soi.
La rédaction : Regardez vous l’actualité à la télévision ?
Cloé : (elle sourit) Je ne suis pas génération télé. Je suis plutôt réseaux sociaux. Je vais sur Youtube pour rechercher de l’information. C’est rapide. Et ensuite, je suis sur Netflix où je peux regarder mes séries et des documentaires. En cette période de crise, il faut se ménager un bon moral. Les informations sont anxiogènes. Pas la peine d’en rajouter.
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Lire Dominique, caissière : « Les chariots sont remplis d’aliments inutiles »
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Pas de sérieux s’abstenir
sphox
Bien regarder comment fonctionne le chômage partiel au Luxembourg :
"Le régime du chômage partiel pour cas de force majeure peut s’appliquer pour les salariés qui ne sont pas couverts par un certificat d’incapacité de travail (arrêt maladie…) et qui ne peuvent plus du tout être occupés ou ne peuvent plus être occupés à temps complet."
Chloé déclare :
"je suis en télétravail 6 heures par jour du lundi au vendredi."
6 * 5 = 30h => pas de temps complet, le chômage partiel peut s'appliquer pour les 10h manquantes (40h/semaine).
frontalulu
Faudra nous expliquer elle est en chômage partiel et l'état prend en charge les salaires . Mais elle fait du télétravail pendant ces heures de chômage partiel.
Le chômage partiel est prévu pour soutenir les sociétés et salariés en difficultés et pour lesquels le télétravail ne peut être mit en place.
Faut dire que cet article est simplement suréaliste !